RÉCIT La Lune, l’épave cachée du Roi Soleil, retrouvée au fond de l’eau. Redécouverte en 1993, l’épave de La Lune a fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles
Sile risible selon Schopenhauer, provient du désaccord entre la représentation et le concept 1 , l'écart entre le sérieux des travaux en cause et la personnalité supposée du chercheur fait rire. La marionnette censée représenter Larcher entre de plain-pied dans la confrérie des cuistres voltairiens dont l'un des mem¬ bres éminents est Pangloss.
Rireet initiation le rire rituel. C’est d’un souffle, d’un rire, que sur les rives du Nil le dieu Bès, gnome hideux, créa le monde. Ce souffle, ce rire, en l’assimilant au pet et au rot, le Gardien
Unbon rire, c'est du soleil dans la maison. Citation de célébrité . William Makepeace Thackeray. Artiste, écrivain, Romancier (1811 - 1863) Images : citation de william makepeace thackeray sur rire Belle phrase avec photo (Citation soleil) Téléchargez. Images d'une pensée : soleil et bon. Veuillez trouver 2 formats d'image classique noire : une petite image et une grande image
Dansce mélange de rêve et de réalité où le rire peut être roi puisqu'il ne s'agit plus de temps mais d'espace, le rire néanmoins s'est soudain figé. Il doit y avoir quelque chose à Maubeuge, quelque chose qui tient à la fois de « l'homme dans la lune » et « du travailleur de fond ». Pris séparément ils ne valent pas un déplacement. Mais pris ensemble ils acquièrent un
Ex : L'astre des nuits (la lune) Le roi des animaux (le lion) La ville éternelle (Rome) • L'apostrophe Figure de style par laquelle on adresse la parole à une personne, à un animal, à une chose (il peut s'agir de deux ou plusieurs personnes, etc.) Ex. : Poisson, mon bel ami, vous irez dans la poêle . Veux-tu rester tranquille, toi !
. 14 poèmes <23456Synonymes astre caprice lunaison manie nuitPhonétique Cliquez pour la liste complète élan élança élançai élançaient élançais élançait élançant élanças élançât élançons élans hâlaient hâlant hâlent hâlions hâlons hélaient hélant Hélène hèlent hélion hélions hélons îlien îlienne îliennes îliens laçaient laçant ... Levez les yeux ! C'est moi qui passe sur vos têtes, Diaphane et léger, libre dans le ciel pur ; L'aile ouverte, attendant le souffle des tempêtes, Je plonge et nage en plein azur. Comme un mirage errant, je flotte et je voyage. Coloré par l'aurore et le soir tour à tour, Miroir aérien, je reflète au passage Les sourires changeants du jour. Le soleil me rencontre au bout de sa carrière Couché sur l'horizon dont j'enflamme le bord ; Dans mes flancs transparents le roi de la lumière Lance en fuyant ses flèches d'or. Quand la lune, écartant son cortège d'étoiles, Jette un regard pensif sur le monde endormi, Devant son front glacé je fais courir mes voiles, Ou je les soulève à demi. On croirait voir au loin une flotte qui sombre, Quand, d'un bond furieux fendant l'air ébranlé, L'ouragan sur ma proue inaccessible et sombre S'assied comme un pilote ailé. Dans les champs de l'éther je livre des batailles ; La ruine et la mort ne sont pour moi qu'un jeu. Je me charge de grêle, et porte en mes entrailles La foudre et ses hydres de feu. Sur le sol altéré je m'épanche en ondées. La terre rit ; je tiens sa vie entre mes mains. C'est moi qui gonfle, au sein des terres fécondées, L'épi qui nourrit les humains. Où j'ai passé, soudain tout verdit, tout pullule ; Le sillon que j'enivre enfante avec ardeur. Je suis onde et je cours, je suis sève et circule, Caché dans la source ou la fleur. Un fleuve me recueille, il m'emporte, et je coule Comme une veine au cœur des continents profonds. Sur les longs pays plats ma nappe se déroule, Ou s'engouffre à travers les monts. Rien ne m'arrête plus ; dans mon élan rapide J'obéis au courant, par le désir poussé, Et je vole à mon but comme un grand trait liquide Qu'un bras invisible a lancé. Océan, ô mon père ! Ouvre ton sein, j'arrive ! Tes flots tumultueux m'ont déjà répondu ; Ils accourent ; mon onde a reculé, craintive, Devant leur accueil éperdu. En ton lit mugissant ton amour nous rassemble. Autour des noirs écueils ou sur le sable fin Nous allons, confondus, recommencer ensemble Nos fureurs et nos jeux sans fin. Mais le soleil, baissant vers toi son œil splendide, M'a découvert bientôt dans tes gouffres amers. Son rayon tout puissant baise mon front limpide J'ai repris le chemin des airs ! Ainsi, jamais d'arrêt. L'immortelle matière Un seul instant encor n'a pu se reposer. La Nature ne fait, patiente ouvrière, Que dissoudre et recomposer. Tout se métamorphose entre ses mains actives ; Partout le mouvement incessant et divers, Dans le cercle éternel des formes fugitives, Agitant l'immense nuage Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise AckermannPlus sur ce poème Commenter le poème Imprimer le poème Envoyer à un ami Voter pour ce poème 819 votes Quoique tes sourcils méchants Te donnent un air étrange Qui n’est pas celui d’un ange, Sorcière aux yeux alléchants, Je t’adore, ô ma frivole, Ma terrible passion ! Avec la dévotion Du prêtre pour son idole. Le désert et la forêt Embaument tes tresses rudes, Ta tête a les attitudes De l’énigme et du secret. Sur ta chair le parfum rôde Comme autour d’un encensoir ; Tu charmes comme le soir, Nymphe ténébreuse et chaude. Ah ! les philtres les plus forts Ne valent pas ta paresse, Et tu connais la caresse Qui fait revivre les morts ! Tes hanches sont amoureuses De ton dos et de tes seins, Et tu ravis les coussins Par tes poses langoureuses. Quelquefois, pour apaiser Ta rage mystérieuse, Tu prodigues, sérieuse, La morsure et le baiser ; Tu me déchires, ma brune, Avec un rire moqueur, Et puis tu mets sur mon coeur Ton oeil doux comme la lune. Sous tes souliers de satin, Sous tes charmants pieds de soie, Moi, je mets ma grande joie, Mon génie et mon destin, Mon âme par toi guérie, Par toi, lumière et couleur ! Explosion de chaleur Dans ma noire Sibérie ! Chanson d’après-midi Poèmes de Charles Baudelaire Citations de Charles BaudelairePlus sur ce poème Commenter le poème Imprimer le poème Envoyer à un ami Voter pour ce poème 726 votes<23456Les poèmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y ZLes poètes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Extract Vers la fin du règne de Louis XIV, en 1702, un jour que Torsac, des gardes du corps, Aimon, portemanteau du roi, Saint-Martin, des mousquetaires, et plusieurs autres officiers se trouvaient réunis, ces messieurs firent mille plaisanteries sur une migraine dont l'un d'eux souffrait, et proposèrent d'apposer une calotte de plomb sur la tête du malade. La conversation s'échauffa. L'idée en naquit de corriger les moeurs, de combattre par l'arme du ridicule les styles alors à la mode et d'ériger un tribunal opposé à celui de l'Académie. Pour mener à bien une pareille entreprise, il fallait des troupes éprouvées. Aussi ne jugea-t-on pas pouvoir mieux faire que de créer un régiment où l'on incorporerait les personnes qui se distingueraient par l'extravagance de leurs discours et de leurs actions. Summary SummaryThis study explores the case of a group of “laughers” which was particularly active during the first half of the 18th century, the Skullcap Regiment. This group, while reaffirming its aristocratie cultural heritage, sought to play the role of jester in the king's court. The Skullcap Regiment also occupies a particular place in the literary scene of the time, fighting against the “vulgarity” of the farce and the grotesque and opposing the tragedians and the academics in the name of a reasoned and guarded use of laughter. Finally this study focuses on the rituals practiced by this group of merrymakers initiations, invectives, punitive expeditions; it is by way of this particular ceremony that the group forges an identity that of “bel esprit”. References 1. Oraison funèbre du général Aimon Ier, Paris, 1732, BN Z 17183 b, pp. Sur le Régiment de la calotte, on consultera Hennet, Léon, Le Régiment de la calotte, Paris, 1886 Google Scholar ; Dinaux, Arthur, Les sociétés badines, bachiques, chantantes et littéraires, Paris, 1867, I, pp. 134–142 Google Scholar, II, pp. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, monarque universel du monde sublunaire, généralissime du Régiment de la calotte, prononcé au Champ de Mars, et dans la chaire d'Erasme, par un orateur du Régiment, sd, BN Z 3475 b, p. Journée calottine, dialogues, si, 1732, BN Z 17183, pp. Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, Bâle, Brandmyller, 1725 ; Recueils des pièces du Régiment de la calotte, Paris, chez Jacques Colombat, imprimeur privilégié du régiment, l'an de l'ère calottine 7726 ; Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, à Moropolis. chez le libraire de Momus, à l'enseigne du Jésuite démasqué, 1739 ; Mémoires…, aux Etats calottins, de l'imprimerie calottine, 1752; Mémoires…, de l'imprimerie calottine, Bigarrures calottines, IV, 1732, p. 23, BN Z Cette crise de la culture française a été analysée par Koselleck, Reinhart, Le règne de lu critique, Paris, Éditions de Minuit, 1979 Google Scholar. Dans la première partie de Dire et mal dire. L'opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Le Seuil, 1992, Ariette Farge pointe également les phénomènes de ruptures dans la culture apparus autour de Castre Dauvigny, Jean du, Observations critiques sur le Temple du goût, Paris, 1733, p. Scholar 9. Oraison funèbre du général Aimon I”, op. cit., p. On lira, de Dancourt, les farces successives, Le chevalier à la mode, Paris, 1688 ; L'impromptu de garnison, Paris, 1693 ; La foire de Besons, Paris, 1695 ; La foire Saint- Germain, Paris, 1696 ; Le retour des officiers, Paris, 1697 ; Les curieux de Compiègne, Paris, 1698 ; Le prix de l'arquebuse, Paris, 1707 ; Le bon soldat, Paris, 1708. Les Œuvres de Dancourt, Paris, 1818, en cinq volumes, sont précédées d'une Notice sur la vie de Florent d'Ancour, le fou divertissant » et Emontey, P. E. , dans le tome II de ses Œuvres complètes, Paris, 1840 Google Scholar, consacre une partie de ses écrits à la carrière du Les curieux de Compiègne, Paris, 1698, BN Yf Gacon, Le poète sans fard, si, 1698, p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Cité par RauniÉ, Emile, Chansonnier historique du XVIIIe siècle, Paris, 1879, I, p. Scholar 15. La journée calottine, en dialogues, op. cit., p. Relations du royaume de Candavia envoyées à Mme la comtesse de D***, à Jovial, chez Le Goguenard, 1731, p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet au sujet de l'histoire des chats, par M. de Montgrif [Plantavit de la Pause], chez Maturin Lunard, imprimeur et libraire du Régiment de la calotte, avec approbation et privilège de l'État major du Régiment, 1727, p. La question de l' honnêteté » et du bel esprit » peut être remise en perspective grâce à deux ouvrages Magendie, Maurice, La politesse mondaine et les théories de l'honnêteté en France, Paris, PUF, 1925 Google Scholar ; Dens, Jean-Jacques, L'honnête homme et la critique du goût. Esthétique et société au XVIIesiècle, French Forum Publishers, 1970 Google Scholar. On se reportera également à l'article de Dominique Bertrand, Du bon usage du rire et de la raillerie selon le discours de la civilité en France au XVIIe siècle », Savoir vivre, I, Césura Lyon Édition, Lettre d'un rat calottin, op. cit., p. On se reportera au portrait du Bel esprit tel que le propose la préface au Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, Paris, 1726, BN m 14018 [par l'abbé desfontaines].21. E. Raunié, Chansonnier historique, op. cit., p. Première séance des États calottins, chez Momus, aux états de la lune, l'an calottin 7724, BN Y2 48866, p. On trouvera la dénomination de divins abbés » ainsi que quelques commentaires sur ce groupe littéraire dans les Mémoires du duc de Villars, La Haye, 1735, III, pp. 213-217 [textes réunis par Plantavit de la Pause, proche de Villars et calottin lui-même].24. Le carnaval du Parnasse, ballet héroïque, aux dépens de l'Académie française [par Fuzelier], BN Yf 699, p. François Gacon, Nouvelles satyres contre les femmes, 1695 ; Discours satyrique, 1696 ; Le poète sans fard, 1698 ; Homère vengé, 1715 ; Le journal satyrique intercepté, 1719 ; Le secrétaire du Parnasse, Guillaume Plantavit de la Pause, Le Jansénisme démasqué, 1715 ; Politique et intrigue des jésuites, 1716 ; Première séance des états calottins, 1724 ; Lettre d'un rat calottin, 1727 ; Réponse d'un rat à un chat, Jean Baptiste Joseph WiLlartde Grécourt, Les Rillons-Rillettes, ou la bulle Unigenitus, 1727 ; Histoire véritable et divertissante des rieurs de ce siècle, 1735 ; Maranzakiniana, Pierre Charles Roy, Le carnaval et la folie, 1717; Le Palais Royal, divertissement, 1719 ; A Momus, philosophe, le jour de sa majorité, 1727 ; Le ballet des sens, 1732 ; Apologie des auteurs censurés, 1733 ; Amusements lyriques, Pierre François Guyotdesfontaines, Lessenrimente d' 1723 -justification du bel esprit français, 1726 ; Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, 1726 ; Les amusements de Burlon de la Busbaquerie, 1731 ; Lettres sur l'histoire des rats, 1732 ; Lettres sur l'histoire des chats, 1732 ; Le nouvelliste du Parnasse, 1733 ; Amusements historiques, 1735 ; L'esprit de l'abbé desfontaines, Bosc du Bouchet La journée calottine, dialogues, 1732 ; Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, poème calottin, Louis Fuzelier, Momus exilé, 1725 ; Momus fabuliste, 1727 ; Discours sur les parodies, 1731 ; Le carnaval du Parnasse, Alexis Piron, Le chiffonnier du Parnasse, 1732 ; Les deux tonneaux, 1744 ; Le temple de mémoire, 1744 ; La Ramée et Dondon, 1748 ; L'origine des puces, 1751 ; Pironiana, ou recueil des aventures plaisantes de Piron, Les divertissements de Carnaval, au mandarinat de l'abbé G***, 1738, BN Ln27 18296, p. Il semblerait que les quatre principaux poètes calottins orientent ainsi leurs productions brevetées à Roy les querelles littéraires, à Margon les disputes religieuses, à Gacon les affaires de la cour et de la ville, à Piron les éloges funèbres et les règlements internes au Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, poème calottin, au Palais de Momus, 1734, BN Ye 12249, p. Dialogue du Parnasse, chez le concierge de l'Académie, sd, BN Ye 12431, p. Dialogue du Parnasse, op. cit., p. Sur la farce d'Ancien Régime, on se reportera au livre classique d' Campardon, Émile, Les spectacles de la foire, Paris, 1877 Google Scholar ; puis à l'étude de Isherwood, Robert, Farce and Fantasy. Popular Entertainment in Eighteenth-Century Paris, Oxford University Press, 1986 Google Scholar ; tout en se référant à l'ouvrage éclairant les origines de ces spectacles, Bowen, Barbara, Les caractéristiques essentielles de la farce française et leur survivance dans les années 1520-1620, Illinois, Urbana, Scholar 39. Il s'agit du dramaturge Le Grand, brevet daté du 24 octobre 1721, cité dans L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon 1er, op. cit., p. Justification du bel esprit français, Paris, 1726, BN Li4 8, p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Cité par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. Momus exilé, par Fuzelier, Critique du ballet des éléments, représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens du Roy le 25 juin 1725, BN Yth 11975, p. Gaiffe, Félix, Étude sur le drame en France au XVIIIe siècle, Paris, 1910 Google Scholar rééd. 1970 ; Lancaster, Carrington, French Tragedy in the Time of Louis XV and Voltaire 1715-1774, Johns Hopkins Press, Scholar 47. Brevet adressé au Sieur Crébillon, le 5 décembre 1729, reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., édition de 1735, pp. Brevet adressé au Sieur Crébillon, op. cit. 49. On trouvera plusieurs exemples de cette satire contre la rhétorique parlementaire dans L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. 155 ss. Sur les oppositions rhétoriques au début du 18esiècle, on se reportera à Fumaroli, Marc, L'âge de l'éloquence, rhétorique et res literaria de la Renaissance à l'époque classique, Genève, Droz, Scholar 50. Discours à l'occasion d'un discours sur les parodies, Paris, 1731, BN Z L. Hennet consacre un chapitre entier de son anthologie, Le Régiment de la calotte, op. cit., aux rapports des calottins avec les Le carnaval du Parnasse, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Apologie des auteurs censurés, si, 1733, [par Roy], p. Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, op. cit. 56. Éloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., pp. Le temple d'ignorance, au palais de Momus, 1739, BN Ye Cité par Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. 134 ; et l'Arrêt des États de la calotte portant condamnation de bannissement contre certains délinquants envers la raison et la langue Que le collège des quarante, Qui nous professe à Paris, L'art de quarrer la période Et de torturer les esprits, Qui tient ouvert, à juste prix, Magasin de mots à la mode, Glacières à rafraîchir l'Ode, Moules où chaque jour l'on fait des harangues de Dom Japhet, Est par jugement authentique Condamné à fermer boutique, Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., pp. L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. Brevet adressé au Sieur Fontenelle le 14 mai 1724, reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., édition de 1735, pp. Nouvelles calottines, du 16 juin 1731, récit reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., pp. Sur la France d'Ancien Régime comme société de corps ritualisés » on se reportera à The Political Culture of the Old Régime, K. M. Baker éd., Oxford, Pergamon Press, 1987 ; Rites of Power Symbolism, Ritual and Politics in Modem Europe, S. Wilentz éd., Philadelphie, 1985 ; Baecque, A. de, Le corps de l'histoire. Métaphores et politique 1770-1800, Paris, Calmann-Lévy, Scholar 63. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., pp. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Première séance des états calottins, à Babylone, chez Pierre de la Lune, rue des rats, 1724, p. Formulaire du cérémonial en usage dans le Régiment de la calotte, observé dans chaque emploi lors de la réception des nouveaux calottins. On y a joint un recueil des chansons qui ont été faites jusqu'à présent à ce sujet, si, 1715, BN H Les divertissements de carnaval, slnd, BN G 6967, p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, slnd, BN Z 17183 1, p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Dinaux, A., Les sociétés badines, bachiques, chantantes, et littéraires, Paris, Scholar 73. Mémoires du duc de Villars, op. cit., III, p. Cité dans A. Dinaux, Les sociétés badines, bachiques, chantantes et littéraires, op. cit., I, p. Il est fait mention de ces sarabandes dans les Mémoires du comte de Maurepas, 1791, Paris, II, p. 94 ; dans les Mémoires du duc de Villars, op. cit., II, p. 247 ; et dans Le journaliste amusant, Paris, 1731, BN Z 16778, pp. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Première séance des états calottins, op. cit., p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Plusieurs témoignages signalent cette survivance militaire, notamment le comte de Ségur dans ses Souvenirs et anecdotes, Paris, 1824, 2, p. 208, à propos du camp de Paramé en Bretagne, pour l'année 1779, ou d'ÉTalleville, M., La calotte du régiment Royal-Lorraine, Paris, 1820, pp. 246–251 Google Scholar. Enfin, Bonaparte a lui-même rédigé un Règlement de la calotte du régiment de la Fère, en 1788, édité en 1844 par M. de Jaurgain, J. B. E. de, Les mousquetaires. Esquisses biographiques et héraldiques. Suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires, Paris, Scholar 84. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit. 85. Critique de la charlatanerie, chez le libraire des rats, 1726 [par Camusat], p. Justification du bel esprit français, op. cit., p. On trouvera de nombreux exemples de cette prise de conscience nobiliaire dans le livre d' Devyver, André, Le sang épuré. Les préjugés de race chez les gentilshommes français de l'Ancien Régime 1560-1720, Bruxelles, Scholar 88. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. Je renvoie ici à l'analyse classique de Chaussinand-Nogaret, Guy, La noblesse au X VIII” siècle, Paris, Hachette, 1976, pp. 20– Scholar 90. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. Boulainvilliers, Henry de, Lettres sur les anciens parlements de France, que l'on nomme États Généraux, Londres, 1753, t. I, p. Scholar 92. Saint-Simon, Mémoires, Chéruel, VIII, p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, op. cit., p. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Recueil Clairambault-Maurepas, BN manuscrit, supplément du fonds français, pièces n° Ana, ou Bigarrures calottines, Paris, 1730, p. Éloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, Paris, Lettres patentes données par le conseil calottin, pour faire battre la médaille du Régiment, chez les frères de la Joye, sd, BN Z 17184 b, p. Cité par L. Hennet, op. cit., p. Cité par L. Hennet, op. cit., pp. Chaussinand-Nogaret, G., Une histoire des élites, 1700-1848, La Haye, Mouton, 1975, pp, 23– Scholar 103. Eloge funèbre du général Aimon Ie, op. cit., p. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. L'expression est de Claude de Seyssel, citée par Emile RauniÉ dans le Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., p. La formule est de Dupin, l'avocat de Béranger, accusé pendant la Restauration d'avoir outragé dans un couplet la famille royale. Cité par RauniÉ, op. cit., p. E. RauniÉ, Chansonnier historique du XVIII siècle, op. cit., pp. Eloge historique ou histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Cité par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. 45-48 et pp. Cité par L. Hennet, op. cit., pp. L'art d'égayer et de simplifier le travail du Roi, sl, Paris, 1730, Ld4 1664 On se reportera aux documents réunis par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. Mémoires du comte de Maurepas, op. cit., II, p. Nouvelles calottines, op. cit., pp. Alain René Lesage, Le Régiment de la calotte, livret satyrique représenté à la foire Saint-Laurent le 1er septembre 1721, BN Yf 5904, pp. II-III. Lesage a connu une carrière en trois temps et en trois genres. Lancé par la comédie au début du 18e siècle Turcaret en 1708, il se rend bientôt célèbre pour ses romans Le Diable boiteux puis Gil Blas, avant de se consacrer, à partir de 1713, au personnage d'Arlequin et au théâtre de foire. Les calottins n'ont pas pardonné ce ralliement au genre de la farce à l'auteur le plus fécond du théâtre des foires Compliment du Sieur de Saint-Martin au Roi, de la part du Régiment de la calotte, dans les Nouvelles calottines, op. cit., pp. Lever, Maurice, Le sceptre et la marotte. Histoire des fous de cour, Paris, Fayard, Scholar 119. On lira surtout les deux drames de Victor Hugo, Le roi s'amuse, avec François Ieret le fou Triboulet, puis Marion de Lorme, autour de Richelieu, Louis XIII et du fou L' Poissou, Raymond, Le fou raisonnable, dédié à M. le Marquis d'Angély, Paris, Scholar 121. Bertrand, Dominique, Dire le rire à l'âge classique. Représenter pour mieux contrôler, Publications de l'université de Provence, Scholar 122. Momus exilé, op. cit., p. Cité dans les Nouvelles calottines, op. cit., p. Ana, ou Bigarrures calottines, op. cit., p. Éloge historique, ou histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Cité dans Raunié, E., Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., VII, pp. 135– Scholar 127. L'affaire Sémiramis et les textes s'y rapportant occupent un chapitre dans La Bigarrure, ou mélanges curieux, instructif et amusant, si, 1749, pp. L'affaire Catilina et les textes s'y rapportant occupent un chapitre dans Raunié, E., Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., VII, pp. 158– Scholar 129. Sérieux et Comique, chez les chats et les rats réunis, 1751, BN Ye 2435, p. Grimm, Friedrich Melchior, Correspondance littéraire, philosophique et critique, depuis 1753 jusqu'en 1769, Paris, 1813, I, p. Scholar 131. Carillonnement général de la calotte, opéra comique représenté pour la dernière fois au palais de Momus le 9 septembre 1752, jour de pleine lune, BN Yth 11280.
"Je travaille ici depuis 37 ans, et c'est la chose la plus palpitante à laquelle j'ai jamais participé." Rick LaBrode est directeur de vol à la Nasa, et à la fin du mois, c'est sous sa responsabilité que se déroulera une mission spatiale historique la première du programme devant marquer le retour des Américains sur la veille du décollage, "je ne vais pas être capable de dormir beaucoup, c'est sûr", confie-t-il à l'AFP, devant les dizaines d'écrans de la salle de contrôle des vols à Houston, au la première fois depuis la dernière mission Apollo en 1972, une fusée - la plus puissante du monde - propulsera une capsule habitable jusqu'en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur Terre. Dès 2024, des astronautes monteront à bord pour effectuer le même trajet, et l'année suivante au plus tôt, ils poseront de nouveau le pied sur la cette première mission test de 42 jours, appelée Artémis 1, une dizaine de personnes se trouveront à tout instant dans la salle du célèbre "Mission Control Center", modernisée pour l'
ESSAIS SYMBOLIQUES Titres des Essais Variations sur le tronc de la Veuve, Variations sur l'Opacité, Variations sur le coq et la chouette, la lettre G, Essaimage et Fleur de l'âge,le Tire-Bouchon,QI maçonnique, l'Habitude écrit à la Tradition, Tais-toi et taille!, Gâteau d'apprenti,la Maçonnite, Sous le Pavé la Plage, Au clair de la Lune, Méthode ASSIMIL, Maçonnerie sans Cédille, Cours du Soir, Le Sage ne rit qu'en tremblant, Agapes Auteur Julio Rire et initiation… le rire rituel C’est d’un souffle, d’un rire, que sur les rives du Nil le dieu Bès, gnome hideux, créa le monde. Ce souffle, ce rire, en l’assimilant au pet et au rot, le Gardien des Livres du Nom de la Rose redoutait qu’il ne s’arrogeât le droit, réservé à l’esprit, de souffler là où il veut… Le rire des Dieux pas plus que leur plaisir, ne semblent donc être du goût de leurs prêtres ! Le plaisir des Dieux… Dans un chœur paillard, lorsque la grivoiserie et l’indécence sont sublimées par la voix humaine, qui n’a jamais ressenti cet élan émancipateur que provoque alors le chant sacrilège ? Sacrilège… c’est par le rire que nous entrons dans le domaine du sacré, ou du moins à la marge du sacré, là où l’Homme trouble l’ordre divin. A la marge du sacré, Momus, fils de la nuit, dieu de la raillerie et des bons mots, que ses collègues précipitèrent sur la terre parce que sa sagesse importune, sa manière de tourner en ridicule les hommes et les dieux, troublait l’ordre divin. Depuis, dit-on, les dieux rient beaucoup plus librement grâce aux bouffonneries du fameux Priape, ce dieu en bois de figuier dont je vous laisse imaginer les gauloiseries… mais grâce aussi à Tubalcaïn, le maître du feu et des forges, Héphaïstos / mythologie grecque celui-là même qui nous laisse passer ici, nous, les fils de la Lumière, mais dont vous ignoriez sans doute qu’il était aussi le bouffon attitré des festins divins. Sa boiterie, ses plaisanteries, ses bêtises c’est Homère qui le dit faisaient pouffer sous la table… c’est lui, Tubalcaïn, qui, surprenant son épouse Aphrodite au lit avec son amant Arès, entoura le lit de fils invisibles qui retinrent prisonniers les amants jusqu’à ce que les dieux de l’Olympe, conviés au spectacle, éclatent d’un rire inextinguible »… Les dieux rient tandis qu’en bas, Momus, l’exilé, pauvre bouffon, son masque d’une main et sa marotte de l’autre, quête l’hospitalité des mortels. Momus apparaît en Provence vers le XVème siècle dans les jeux de la Fête-Dieu, où il avait le droit, avant que la noblesse et le clergé s’en plaignent et le rejettent du cortège officiel au XIXème siècle, de dire aux uns et aux autres, en couplets rimés, leurs quatre vérités. C’est lui qui précédait également la procession qui conduisait le condamné à l’échafaud. Momus, c’est le fou qui se substitue au roi chaque fois que celui-ci se ressource par une mort rituelle dont il renaît en chassant le fou. De retrouver son trône et s’être joué de la mort, le roi, de joie, rit alors aux éclats. Symboliquement, le rire royal marque l’accession du Roi à l’éternité qu’il a obtenue par le jeu de la mort initiatique. En quoi consiste d’ailleurs notre Art Royal » sinon à nous initier à ce jeu royal, à nous faire pratiquer le jeu, à nous mettre en jeu… Dans le langage des oiseaux nous faire pratiquer le JE, nous mettre en JE… Pour qui comprend l’Art Royal, nos jeux ésotériques, les jeux du JE n’ont donc rien d’anodin. JE suis roi pour rire, JE suis gendarme ou voleur pour rire, JE suis Grand Élu Kadosh de la voûte sublime pour rire, JE meurs pour de rire »… Ainsi la mort initiatique, mort illusoire pour de rire », est le jeu par lequel l’initié se joue du temps et des contingences matérielles pour accéder à une expérience supérieure de la vie, celle de l’esprit, celle qui prévaut en loge, la seule qui devrait y prévaloir si les maçons sérieux que nous sommes n’y introduisaient parfois de pesantes raisons de paraître sérieux. Le rire nous met à distance des choses, comme nous y mettent les rituels maçonniques. Un homme heureux rit ; un maçon heureux ne rirait-il pas ? Et quand bien même mourrait-il de rire ?… même pas mal ! Dans le jeu de la vie, le rire n’est-il pas notre meilleur atout ? Il est l’As ! Et quand on connait l’argot américain ass, on comprend pourquoi il se la pète ! Pardonnez-moi ce calembour qui m’amène, par les voies naturelles, au capot – qui signifie faire baiser le cul »- et au rituel de la Fanny par lequel le joueur qui n’a marqué aucun point est engagé à retrouver la force de vaincre en se ressourçant symboliquement dans la matrice, la mère divine… la lune. Comme l’As, le Fou, le Joker de Joke, blague en Anglais, est au-dessus de toutes les cartes du jeu. La blague au-dessus de tout ! Et dans la blague, qu’est-ce qui provoque le rire ?… La chute ! Or la chute, dans les traditions théologiques, est directement liée à la Révélation, à la Connaissance, à la prise de conscience. On sait comment l’Homme a déchu. Et le rire jailli de sa chair qui a failli représente sa part du diable. Précipité du Paradis vers la terre l’Homme s’est retrouvé enfermé dans un corps physique et mortel… et quand on sait que les dieux nous ont fait à leur image, n’y a-t-il pas, à nous bien regarder, de quoi rire des Dieux ? À nous bien regarder, quelle image découvrons-nous de nous lors de l’épreuve du miroir ? Nous découvrons l’envers de celui que nous imaginions être… Comme le Roi Dagobert, nous nous découvrons la culotte à l’envers. A faire pleurer de rire, non ? Selon des rites millénaires, la culotte à l’envers du roi serait le signe de sa qualité initiatique. L’envers énigmatique des choses n’est en effet accessible qu’à l’initié. Or l’envers prête à rire ! C’est pourquoi je profite de cette planche pour proposer qu’à l’instant précis où le nouvel initié maçon se découvre dans le miroir, on le frappe d’un immense éclat de rire inextinguible ! Quoi ? L’initiation, une farce ? D’une certaine manière, oui ! Car j’y vois, comme dans toute farce théâtrale -et je prétends que nos rites participent de l’art théâtral- j’y vois la manifestation de la part diabolique de l’Homme en réplique aux mystères divins avec lesquels on serait tenté de confondre nos rites laïques. Prendre les choses à l’envers, prendre le contre-pied du bras séculier des dieux, le contre-pied des hiérarchies, des discours convenus, des préjugés, des dogmes et des superstitions, permet de s’élever au-dessus du commun des profanes. Tel est d’ailleurs le rôle emblématique du Carnaval qui abolit un moment l’ordre du monde. Carnaval, de carne levare enlever la viande », ou selon une autre étymologie caro levare » adieu la chair !… Ça parle, non ? Ainsi, en nous faisant passer du profane à un monde supra-humain sans espace ni temps, la transgression carnavalesque et nos rites maçonniques ont quelque chose de similaire. Certes on ne pratique pas sur nos colonnes le baise-cul consacré à Fanny, mais pourtant la lune est bien là tout près du Vénérable, la mère lune, la mère divine, la vieille qui rit cachée sous le voile pudique de nos mystères. Je pourrais vous parler encore longtemps de tous les rires qui ont éclaté au cours des temps mythiques, rires qui traduisent chaque fois un basculement, un écart, une gradation, une métamorphose, un passage, autant de transformations brutales qui caractérisent une initiation le rire de Zeus se réjouissant du malheur qu’apporte Prométhée aux hommes en leur donnant le feu ; le rire homérique du cyclope ivre découvrant sa vérité par l’aveuglement ; le rire moqueur de Cham surprenant la nudité de son père Noé en état d’ivresse ; le rire de Sarah apprenant de Dieu qu’elle sera mère malgré son grand âge ; le rire de son fils Issac -celui qui rit- que Dieu demande à Abraham en sacrifice pour preuve de sa loyauté, et qui finalement lui annonce c’était une blague ! » ; le rire de Satan face aux efforts de l’Eglise pour l’éradiquer ; le rire de Dionysos et des bacchanales ; le rire de Zoroastre au moment où il découvre la Lumière en sortant du ventre de sa mère ; le rire de Bouddha qui a compris la dérision du monde ; le rire des fous… et tous les fous-rires de nos luttes épiques, les frères heurtant les frères, tous les mots épelés, les folles fariboles, les maillets, les ciseaux, les boules et les symboles, et ton rire, Ô Kléber ! Je m’égare… quoi que le rire soit le socle sur lequel l’auteur des Châtiments aurait édifié le triptyque qui constitue la poésie romantique le drame, le vers et le grotesque. Et comme l’a vécu Rabelais à ses dépends, il n’y a pas de paix possible entre le romancier et les agélastes, ceux qui ne rient pas, qui n’ont jamais entendu le rire des dieux, qui ne se reconnaissent jamais dans le miroir. Pour terminer, il me faut symboliquement évoquer le principe de rythmique ternaire des mécanismes du rire… Je donne un exemple Un dignitaire monte à l’orient, il tient son attaché-case d’une main et simule la mise à l’ordre de l’autre main ça surprend ; un second le suit qui tient son attaché-case d’une main et simule la mise à l’ordre de l’autre main ça surprend un peu plus ; mais lorsqu’apparaît un troisième dignitaire qui tient son attaché-case d’une main et simule la mise à l’ordre de l’autre main, alors l’initié éclate de rire ! Un dernier exemple de ce mécanisme ternaire ? Comment faire pour trouver une loge orthodoxe, pleine d’esprit, ouverte aux sœurs ?… Il faut être affilié dans 3 loges. J’ai ri… J’ai dit.
En France, c'est au XVIIIe siècle mais surtout à partir de la Révolution que l'art de la caricature, ce mode d'expression au graphisme assassin - quoique pas toujours - va enrichir les pages de la presse alors en plein essor, et fait depuis partie du jeu politique. La nourriture première de la caricature est l'observation. Savoir observer et déceler les traits physiques à partir desquels le coup de crayon de l'artiste fera passer un tout autre message...souvent moqueur, exagéré, grossier, évolutif, en adéquation avec son temps, ou même ravageur et explosif lorsqu'il s'agit de toucher aux croyances et aux dogmes. Le monde vu par la caricature Le monde vu par la caricature ce sont les soulèvements, les guerres, les accords de paix, les élections, les scandales, les hommes et les femmes qui font ce monde, ceux qui le défont, les Grands de la planète, ceux qui en sont partis, ceux dont on parle depuis plus de deux mille ans, ceux qui ne font qu'un mais qui changent de nom selon le rapport des hommes avec le Sacré, les personnalités, le quidam, les joies, le plaisir, les victoires, la vie, la mort, etc, etc. La caricature puise son inspiration non seulement dans des domaines infinis mais a trouvé de multiples moyens d'être relayée. Ses supports sont nombreux pour une visibilité maximum terre-cuite, presse, bande-dessinée, murs, pièces de théâtre, fables, pamphlets, marionnettes, sites internet, Télévision, et bien d'autres encore. Une caricature qui a finalement grandi au fil des siècles et ce depuis les gaulois ! En effet, pourquoi ne pas voir chez les Artix » et autres Humorix » du moment, des représentations caricaturales sur les poteries au corps humain mais à face de singe ? Et que dire du Moyen Age, La caricature destinée à ridiculiser certains défauts de l'Eglise existe depuis des siècles le Moyen Age, avec son goût pour le monstrueux, en a donné des exemples fameux en particulier dans les manuscrits enluminés. Si ces images ont été, la plupart du temps, destinées à faire rire ou sourire, ces traits satiriques ont pris un tour de plus en plus humiliant, blessant voire dévastateur au moment des guerres de religion qui ont mis l'Europe à feu et à sang au XVIe siècle. Gravures, feuilles volantes, médailles, objets de toutes sortes servent en effet alors de support à la satire parfois grossière, agressive voire scatologique, excitant les luttes violentes qui éclatent de toutes parts » rappelle le MIR, Musée international de la Réforme à Genève, en marge de son exposition Enfer ou Paradis en 2013. Il est vrai que les désaccords entre catholiques et protestants entraient en dualité par le biais d'images provocantes. Rappelons que pour ce qui concerne la définition exacte de notre sujet, l'encyclopédie Larousse en ligne présente la caricature comme une représentation grotesque, en dessin, en peinture, etc, obtenue par l'exagération et la déformation des traits caractéristiques du visage ou des proportions du corps, dans une intention satirique » ; mais, une ancienne définition de 1798 produite par l'Académie Française indiquait seulement Terme de peinture, emprunté de l'italien. C'est la même chose que Charge en peinture. Voyez charge ». Le mot caricature tel que nous le connaissons aujourd'hui en français est apparu pour la première fois dans un ouvrage intitulé Les mémoires et le journal inédit du marquis d'Argenson » -rédigé par ce dernier – qui fut ministre des Affaires étrangères sous Louis XV. Recueil sorti en 1740, il s'agit d'un document bien précieux sur l'histoire morale et politique du moment... Definitions, reproductions, réactions Avant, le terme de caricatura et caricare s'inscrivait respectivement dans sa réalité italienne et latine. C'est d'Italie du reste, que la vision de déformation du visage humain serait partie au moment de la Renaissance. Léonard de Vinci en sait quelque chose, lui, l'observateur si fin, dont il suffit d'ailleurs de regarder le dessin nommé Grotesque. Les techniques européennes d'imprimerie, de gravure, de lithographie, en constante progression ont favorisé la notoriété et le développement sur notre vieux continent de la caricature. Caricature et techniques de reproduction sont liées. Si François Ier en autorise sa diffusion, lui qui apprécie tant les arts et les lettres, elle tombe très vite sous la censure vers 1520... Aujourd'hui, sur le site des Archives de la ville de Blois, nous pouvons lire ceci à propos d'une caricature du roi C'est dans le compte municipal de Blois pour 1517-1518 qu'est représenté le roi François Ier. Il y est figuré debout tenant un gant dans sa main droite et donnant du pied dans un objet rond, qui pourrait aussi bien être une balle de paume ou de soule qu'un globe de majesté, attribut du pouvoir royal. Ce dernier détail donnerait au dessin un caractère caricatural, renforcé par la légende qui le surmonte, "La force d'arcules" La force d'Hercule, l'image de ce héros de l'Antiquité étant très tôt associée au roi pour en faire un symbole de vertu, de force et de courage. Ce dessin est contemporain de la construction de la façade des Loges au château de Blois 1515-1524, décorée de bas-reliefs représentant les travaux d'Hercule »I . Seulement, un féru d'histoire habitué aux échanges sur le net – un certain Pierre de l'Estoile sic - a publié en septembre 2013 sur le site de une réponse aux Archivistes Le problème, c'est que le personnage est habillé à la mode des années 1550. Partant du principe que la datation est erronée, ..., Pourquoi s'agirait-il d'un dessin représentant François Ier ? Pourquoi s'agirait-il de la représentation d'un roi ? Pourquoi s'agirait-il spécifiquement d'une caricature ? Sur le document, il n'y a rien qui vient identifier le personnage. Strictement rien. Seule inscription au-dessus du dessin La force d'Hercule... Il n'est pas rare de voir ce type de représentations sur les registres du XVIe siècle... des erreurs d'identification de ce type, fondées sur rien, on en ramasse à la pelle depuis cinq siècles ». Caricature ou pas, elle fait réagir. Et c'est bien là le rôle de la représentation satirique... Cette dernière, dès Henri III en 1574 fait l'objet de destruction systématique – Henri IV fera de même pour qui ose caricaturer son règne- ce qui fait dire a Annie Duprat en 2000 dans Sociétés et représentations publié à la Sorbonne En 1866, Camille Lenient, spécialiste de l'étude de la caricature politique, formule la remarque suivante Henri III, qui ne fut pas un saint, est à coup sûr un des plus grands martyrs du genre satirique »II. De rajouter juste après Nous tenterons de vérifier la justesse de la remarque de Lenient qui, malgré une bonne connaissance des caricatures de la période révolutionnaire, pour le moins violentes à l'égard de Louis XVI considère Henri III comme la plus grande victime de la violence graphique. Ce jugement à l'emporte-pièce peut sans doute être nuancé par une étude comparée de la contestation du pouvoir royal par l'estampe et par les pamphlets, à la fois contre Henri III et contre Louis XVI ». Au XVIIème siècle, s'exprimer librement est plus compliqué que le mythe de Sisyphe...En effet, la censure est légalisée dès 1629 à cause du cardinal Richelieu. Des personnages comme Gabriel Nicolas de la Reynie, lieutenant général de police à Paris, qui a occupé ce poste pendant trente ans, veille grâce à un réseau de mouchards à ce qu'aucune critique et représentations sur le pouvoir n'influence le peuple et ne soit publiée. Et les caricatures en premier lieu. Au cours de ce siècle en revanche, la satire se penche sur les mœurs et la bourgeoisie. Les comportements de la société sont décrits non pas sous forme de dessins mais sous forme de texte. En poésie, Jean de La Fontaine prenant exemple sur les fabulistes de l'Antiquité, propose des contes moralisateurs ou il met en scène des animaux...à la place des hommes. Il peut ainsi en toute liberté faire passer ses messages, ses observations. Sa créativité doublée de subtilité ne le place pas sous le joug des censeurs. Molière, lui, dresse dans ses comédies de mœurs, de savoureux portraits sur la dite bonne société », sur les ronds de jambe » de l'Ancien régime, sur le libertinage, sur la faiblesse des esprits et les faux-dévots, avec Tartuffe », l'Avare », Dom Juan » par exemple. Parti de la farce, il est clair que, dès 1664, il se sert du rire comme d'une arme au service de quelque chose et contre quelqu'un. Avec les moyens qui sont les siens, et sont sans doute plus efficaces que tous les pamphlets, il dénonce inlassablement l'éducation donnée aux filles, la fausse science, l'intolérance religieuse et les scandales de la bonne société. Auteur engagé, Molière sera d'ailleurs censuré par le Pouvoir Tartuffe interdit à deux reprises en 1664 et en 1667 et Dom Juan interrompu à la quinzième représentation. Le cycle que l'on pourrait dire de dénonciation se clôt avec L'Avare, et ce fait mérite réflexion. Tout se passe comme si Molière avait pressenti que le pouvoir, lorsqu'il tomberait des mains des petits marquis, serait récupéré par les hommes d'argent. Harpagon, sous ses ridicules, annonce le règne de la bourgeoisie et de la déification de la propriété. D'ailleurs, pour parler de sa chère cassette » et de l'argent qu'elle contient, il emploie les mêmes mots que les dévots implorant la Vierge et les saints Puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie.. »iii. Caricature vox populi C'est avec le XVIIIème siècle, et la remise en cause des bases de la société, avec les idées révolutionnaires qui se mettent en place, ainsi qu'avec les auteurs et penseurs luttant pour la liberté d'expression, avec ce siècle des Lumières », que la caricature va se trouver propulser. Le pays est fragilisé par une dette publique énorme ça ne vous rappelle rien ?, Louis XVI accède au pouvoir alors que les caisses de l'Etat sont vides. Les impôts écrasent la population, il y a trop d'inégalités entre les classes, et des scandales affaire du collier de la reine – dont il faut rappeler pour les générations d'aujourd'hui que Marie-Antoinette n'est en rien le commanditaire du fameux bijou, ni même le roi attisent les braises d'une révolution naissante. Dans ce contexte, l'image caricaturale revient au galop. Un galop porteur de message, à destination du Tiers-Etat. Si le roi ne peut normalement pas être visé par la caricature la censure établit par la Monarchie est encore présente, le Clergé classe sociale bien établie devient une cible récurrente. Un événement donnera aux artistes du crayon, leur liberté d'agir pour railler le roi Varennes, juin 1791. La fuite et l'arrestation. Quoiqu'il en soit, la caricature a servi la révolution en information et mobilisation. Une influence évidente, un appel au peuple... L'essor de la caricature est stoppé avec le couronnement de Napoléon Ier en 1804 sous peine d'emprisonnement. Les dessins le visant proviendront d'Angleterre, ou il est représenté comme un homme à l'appétit extraterritorial féroce. Pendant quelques mois en revanche, après son abdication en 1814, les artistes français taillent à nouveau leurs mines pour donner de la satire sur plusieurs supports. Puis, vient la Restauration cette curieuse période de transition, que les tableaux de Paris, de Jean-Henry Marlet , graveur et dessinateur, nous montrent avec ses types, mœurs et usages...Galeries de personnages pittoresques surtout, ou viennent prendre place les joueurs de boules, le marchand de mort-aux-rats,..., le tondeur de chiens au Pont-Neuf,...- particularités qui fourniront matière à des estampes amusantes et souvent comiques. Dans son ensemble, cette société est assoiffée de ridicule, de grotesque et surtout de rire, de ce rire gros et gras, légué par le régime défunt, dont elle est loin de refuser la succession »IV. La caricature en France Philipon, Daumier, Gill, et les autres... La renaissance de la caricature viendra avec la Monarchie de Juillet dès 1830. La révolution libérale a porté au pouvoir Louis-Philippe. Le 7 Août de cette année-la, toutes les condamnations pour délits politiques sont annulées pour la presse, il est dit que les français ont alors le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions en se conformant aux lois, ..., la censure ne pourra jamais être rétablie »V. Quelques mois plus tard, le roi ne supportant plus de voir tous ces dessins qui le brocardent, une nouvelle loi passe pour réprimer les écarts ! Il est interdit de reproduire le visage de Louis-Philippe... Mais l'imagination des gens de presse est grande, du coup dès 1831, le roi sera représenté par une tête en forme de poire ! A cette époque Charles Philipon et Balzac qui s'étaient rencontrés chez un imprimeur quelques années plus tôt s'associent pour fonder un nouveau journal La caricature. Ils ont tous deux trente ans, et ont déjà collaboré à La Silhouette », l'un des premiers périodiques en France à avoir associé l'image et le texte. Balzac et Philipon décident d'en reprendre la formule en accentuant la profondeur des analyses et la virulence des croquis. La caricature » eut d'emblée un immense succès. Pour toute l'Europe, elle devint le Journal des Républicains "En vain le Parquet lâchait-il contre elle ses réquisitoires et ses limiers ; elle dessinait le Parquet et elle avait toujours le dernier mot !" Pierre Larousse En moins de deux ans La Caricature eut 7 procès et encourut quatre condamnations. On dit que Charles Philipon passa plus de temps à la prison de Sainte-Pélagie que dans son bureau ! Balzac fournit une trentaine d'articles au journal, tous sous des pseudonymes à particule mais qui servaient aussi à d'autres membres de la rédaction. A partir de 1831, Balzac se plonge avec la Peau de chagrin dans l'élaboration de La Comédie humaine ; il prend ses distances avec le journalisme, sans y renoncer toutefois absolument. En 1834 La Caricature » est interdite, Philipon lance Le Charivari » où se retrouvent ses plus fidèles collaborateurs, notamment Honoré Daumier »VI . Avec plus de 250 numéros et 520 lithographies, notons que le dernier numéro de La Caricature » date de 1843, dix ans après la loi de septembre 1833 qui rétablissait la censure pour les ouvrages dramatiques, les médailles, les dessins et lithographies. Les meilleurs caricaturistes comme Casati, Numa, Le Petit, Daumier sont employés dans ces journaux. Notez que les célèbres Têtes en poires » proviennent du journal, les croquis, réalisés par Charles Philipon datent du 14 novembre 1831 lors d'une audience à la Cour d'assises, il est d'ailleurs bon de rappeler que ce n'est pas à cause de ces croquis que Philipon est jeté en prison ! Ces fameuses poires » sont sorties sur des feuilles volantes vendues pour régler une grosse amende de 6000 francs du Charivari. Une opération de soutien à l'homme qui a osé Le spécialiste Guillaume Doizy - Auteur d'ouvrages sur la caricature Marianne dans tous ses états, À bas la calotte !, fondateur du site Internet tient à ce qu'aucune confusion ne soit faite sur ces poires historiques qui ne sont pas à l'origine des mesures d'emprisonnement du dessinateur. Sous le règne de Louis-Philippe le Charivari soutiendra 20 procès, en août 1847 le gouvernement de Guizot saisit plusieurs journaux, avec parmi eux Le Charivari, La Réforme et La Gazette de France. La loi du 2 juillet 1861 abroge le 1er paragraphe de l'article 32 du décret du 17 février 1852, qui supprimait tout journal ayant eu dans un délai de deux ans deux condamnations ou contraventions, tandis que le senatus-consulte du 18 juillet 1866 interdit toute remise en cause de la constitution ainsi que la publication de pétitions ayant pour objet sa modification. En mai, Le Charivari comme bien d'autres journaux est averti, subissant ainsi les sanctions du gouvernement l'Empereur ne voulant entendre parler d'une possible liberté de la presse »VII. Rappelons tout de même, que La courte révolution de 1848 aura beau proclamer les libertés de presse et de réunion en même temps qu'elle annonce la République et le suffrage universel, dans les mois qui suivent, la forte majorité conservatrice de l'Assemblée, craignant le retour de l'instabilité révolutionnaire, décide la fermeture des clubs, impose un droit de timbre qui augmente le prix de journaux, et durcit la censure. Ce sont les fameuses lois sur la presse de 1850. Le coup d'Etat du 2 décembre de Louis Napoléon ne rendra pas aux journaux de meilleures conditions de diffusion. La caricature délaisse les personnalités politiques trop protégées pour développer une satire plus sociale, qui traque le ridicule et l'injustice dans les scènes de la vie ordinaire. Honoré Daumier passe en revue les gens de justice, les médecins, l'école, les velléités d'instruction de celles qu'on appelle alors les "bas-bleus". Il campe aussi les aventures de l'escroc Robert Macaire et de l'informateur de police Ratapoil »VIII. Durant la période, ou la France vit sous le second-empire 1852-1870, une autorisation préalable à diffusion est exigée auprès des personnes qui seraient visées par une caricature...Du coup c'est seulement après Napoléon III, que les caricatures puissantes comme celles de Paul Hadol série de la ménagerie impériale ou l'on voit par exemple l'empereur en vautour, assimilation à l'animal et ses vices font leur apparition. André Gill tentera en plein second-empire, de faire vivre son journal satirique La Lune », puis L'éclipse ». Quant à Baudelaire, qui..., a légendé une soixantaine de caricatures pour Le Salon caricatural, il écrit dans son essai, De l'essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques 1855, qu' il est clair qu'un ouvrage sur la caricature [...] est une histoire des faits, une immense galerie anecdotique », et il ajoute que de telles publications ont droit sans doute à l'attention de l'historien, de l'archéologue et même du philosophe; elles doivent prendre leur rang dans les archives nationales, dans les registres biographiques de la pensée humaine» L'essor des journaux de caricatures au XIXe siècle Du coup, il est intéressant de se pencher sur ces lignes d'un spécialiste –Gérard Pouchain- d'un grand auteur français, Victor Hugo, caricaturé à tout va On comprend mieux l'essor des journaux de caricatures au XIXe siècle quand on pense au nombre de régimes qui l'ont parcouru, depuis l'Empire jusqu'à la Troisième République, en passant par les règnes de Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, la Deuxième République et le Second Empire, sans oublier des moments aussi importants que le coup d'État de Louis Bonaparte ou la Commune et les très nombreuses guerres, ni les grands courants littéraires, tels le romantisme ou le naturalisme, ni les hommes politiques Thiers, Gambetta, Mac-Mahon, Jules Grévy..., les artistes Mademoiselle George, Frédérick-Lemaître, Sarah-Bernardt, Liszt, Wagner... et les écrivains Chateaubriand, Vigny, Balzac, Dumas, Flaubert, Zola.... Les dessinateurs Daumier, Grandville, Nadar, Doré, Gill, Cham, Faustin, Le Petit, Gilbert-Martin, Pilotell, Bertall, Roubaud, Philipon, etc. ont donc devant eux un immense champ d'action, une très ample comédie-humaine» toujours renouvelée. Victor Hugo, homme politique profondément engagé dans les luttes de son temps, écrivain prolifique et à nombreux succès, véritable géant des lettres françaises », ne pouvait être oublié par les caricaturistes. Si l'on ajoute aux charges qui le représentent, celles qui accompagnent la publication de ses œuvres, de leurs parodies, et les reprises de ses drames, on doit approcher, voire dépasser, le millier »IX . Au XIX ème siècle, revenons sur celui évoqué un peu plus haut, André Gill, qui fonde La Lune rousse » et publie ses dessins. Régulièrement ses couvertures seront censurées le 15 juillet 1877 , le 24 octobre, le 11 novembre, et à intervalles réguliers jusqu'en décembre 1879 où, faute de lecteurs cette année-là , le journal meurt. De plus en plus, les caricatures sont demandées par la vox-populi. Le quidam se sent proche des messages caricaturaux, et adhère à l'humour grinçant, piquant, féroce des artistes dessinateurs. En 1881, une loi sur la liberté de la presse et de la caricature est à nouveau votée. Du Canard Enchainé à Charlie Hebdo en passant par le Crapouillot Il s'ensuit une palette de journaux chez les libraires, comme le Grelot », Le Chambard », La Charge ». Sorte de Belle Epoque, pour cette presse satirique, elle va cependant péricliter avec la grande guerre. Durant ces années, L'assiette au beurre » avec sa ligne particulièrement virulente apparaitra, les illustrations étaient fort travaillées. Le public du magazine correspondait à ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui les bobos ». 1915 voit la première naissance du Canard enchaîné » pour cinq numéros seulement afin de répondre à la propagande guerrière. Mais ce n'est qu'un an plus tard, que le journal paraitra avec son style défini. 1915 c'est aussi l'arrivée du Crapouillot » créé par Jean Galtier-Boissière. Imaginé dans les tranchées et d'orientation anarcho-pacifiste, qui commença par quelques feuilles ronéotypées et devint un journal majeur de l'après-guerre. Pacifiste et homme de gauche, Galtier-Boissière a de bons rapports avec la Lica ou Licra, rappelle sa notice sur Wikipédia. Un journal qui dit des vérités sur certain nombre de sujets » écrit le fondateur dans ses mémoires d'un parisien ». Et les participants à ce journal sont issus de toutes les sensibilités. La aussi, de nombreux dessins sont censurés ; plus quatre numéros d'un spécial sur les Anglais sont enlevés des kiosques le 6 novembre 1931 pour répondre à la plainte d'une ambassade britannique outragée » explique Jean-Michel Renault dans son ouvrage si riche, cité en référence. Pendant la seconde guerre mondiale Le Crapouillot » a cessé de paraitre. Il revient plus tard très politisé et penchant largement sur l'extrême droite avant de disparaitre en 1996. Mais par temps de conflits, rappelons encore que les dessinateurs montrent des soldats engagés, des caricatures qui ne déforment pas mais incitent à suivre l'idée de victoire. Sur le journal l'illustration », les combattants sont les armes en main, bien rangés, prêts à combattre. Il faut mettre en avant les poilus. Puis, entre les deux-guerres, c'est le temps de la reconstruction. Il faut se changer les idées, rire, oublier. Six quotidiens français parmi lesquels Le Matin », Paris-Soir », Le Petit Parisien » embauchent des caricaturistes. C'est alors une multitude de petits dessins qui apparaissent dans la presse, avec plus ou moins d'intentions, réussis ou non, mais visant à faire rire et vite. Le trait se veut simple. Quand la seconde guerre éclate, la censure revient. Sous Pétain, exit la publication des dessins. La presse et leurs caricaturistes se divisent. Je parlerai de schisme du crayon ! Les extrêmes se dévoilent chez les auteurs. Les Allemands contrôlent tout et les caricatures antisémites inondent les publications. On voit sur les murs de la capitale, des affiches signées Michel Jacquot1941 pour une exposition boulevard des italiens, intitulée Le Juif et la France » avec un visage d'homme joufflu au nez bien courbé, des lèvres pendantes, reprenant le visage prétendu caractéristique du juif » comme évoqué depuis l'affaire Dreyfus datant de la Troisième République! Alors que des commissions de contrôle sévissent en France et s'attaquent même à la presse pour jeunes Mickey s'est trouvé dans la tourmente !, les caricatures poursuivent leur ascension vers la liberté. Sous la Vème République rien n'est encore joué ! Hara-Kiri arrive en 1960. Le Canard est bien implanté, ses lecteurs attendent toujours avec impatience sa sortie, Charlie-Hebdo en 1970 fait de la satire sociale. Les signatures du moment sont celles de Gébé, Siné, Wolinski, Cabu, Reiser, Willem. Mais les procès restent nombreux face aux publications. La censure est présente sur les croquis portant sur les mœurs, sur les affiches tendancieuses, sur les Unes trop caustiques Hara-Kiri censuré pour son titre sur la mort du Général De Gaulle, sur un album de Cabu s'attaquant à Mme Pompidou, censure aussi sur le mensuel Pilote, etc, etc. Les temps changent ... Valéry, François, Jacques, et les autres, n'osent plus vraiment faire censurer ce qui peut les toucher. La peur d'être brocardé ringard, has-been, pas branché, ridicule, agît comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête. De crainte d'être la risée de tous, aucun élu ne se risquerait aujourd'hui à faire interdire une caricature désobligeante, mais la réaction, cette fois, est organisée par des associations de diverses confessions religieuses, des complexés de l'irrationnel qui instrumentent les dessins humoristiques pour hurler au blasphème devant la presse et les tribunaux »X. Qui plus est, l'opinion publique a changé ces trente dernières années, les médias aussi, et la télévision y va de ses caricatures Bébêtes-Show », Guignols », parodies diverses, les technologies liées à l'info avec les moyens de transmission favorisent le buzz, etc. Mais il n'en reste pas moins que les humoristes, caricaturistes, vous diront qu'il n'est plus aussi aisé de faire de l'humour décapant, piquant. Des signes, des moustaches, des étoiles, des surnoms, des Dieux, ou des allusions de potache uniquement faites pour prêter à sourire, et plein d'autres expressions sont aujourd'hui bannies du langage des artistes du croquis. Tout doit être propret, lisse, sans religion, sans propos sexuels ciblés, sans soucis, sans ceci, sans cela, que je me demande si dans le mot CARICATURE aujourd'hui, il ne faudrait pas enlever la syllabe ri » qui fait penser à rire bien sur ! Honoré DAUMIER né à Marseille en 1808, prend des cours dans une académie de dessin à Paris où il est remarqué par Alexandre Lenoir, fondateur du Musée des Monuments Français. L'homme s'engage résolument en faveur de la cause républicaine. En 1828, Daumier réalise ses premières lithographies pour le journal "La Silhouette". En 1830, il dessine ses premières caricatures pour "La Caricature". C'est en 1832 qu'il entame sa longue collaboration avec "Le Charivari". journal fondé par Philipon. Bibliographie - Censure et Caricatures, les images interdites et de combat de l'histoire de la presse en France et dans le monde, de Jean-Michel Renault, éditions Pat à Pan. Une référence exhaustive sur la caricature. Très plaisant à lire, et très riche en La Caricature contre-révolutionnaire, de Claude Langlois, éditions Cnrs, Balzac et Philipon associés, grands fabricants de caricatures en tous genres, de Martine Contensou Paris Musées, Maison de Balzac, Daumier L'écriture du lithographe, de Valérie Sueur-Hermel. BNF, 2008. Notes I archives de Blois II Camille Lenient, La Satire en France ou la littérature militante au XVIe siècle, Paris, 1866, p. 359. III Comédie française. IV Les moeurs et la caricature en France » p. 119, Paris, 1888, par John Grand-Carteret. V Censure et caricatures » chronologie, de Jean-Michel Renault, éd. Pat a Pan / Reporters sans frontières. VI VII VIII IX Victor Hugo par la caricature », par Gérard Pouchain, Vice-président de la Société des Amis de Victor Hugo, Présence de la littérature, cndp X Censure Caricature » 4ème de couverture.
le roi du rire est dans la lune